ANNABELLE LANGE EN FEMME

 LE CHEMIN DE VIE

 Venerdi 7 settembre 2007

 La Republicca:Il Mondo Piange Pavarotti

     « Mais non! Vous n’êtes pas mort, mais bien vivant; par la foi en Jésus-Christ et par le Dieu vivant, Créateur de toutes vies, transformant l’énergie en matière jusqu’à ce que la matière redevienne énergie, chaque particule étant source de vie. »

     Un soir que je n’arrivais pas à m’endormir, cette phrase me vint en tête et je me levai pour l’écrire. Écrire! Voilà une chose que je n’avais pas fait depuis un bon bout de temps. Se retrouver devant une feuille blanche ne sachant pas vraiment ce qui émanerait de mes pensées, sans cesse en ébullition.

     Il y a à peine une demi-heure je terminais le visionnement de New York New York de Martin Scorsese, mettant en vedette Robert De Niro et Liza Minnelli, d’une durée de 2 heures 40 minutes. Quel merveilleux film, me disais-je, moi qui aime tant la comédie musicale. Quel travail de titan! Quel talent! Du réalisateur jusqu’à tous les participants du film.

     Combien ais-je pu passer de temps à regarder des films, écouter des musiques, lire des livres? Je ne sais pas vraiment. Certainement plusieurs années de ma vie.

     Qu’est-ce qui fait que l’on emprunte un sentier plutôt qu’un autre? Comment trouve-t-on son chemin de vie? Par tâtonnement, par essai fructueux ou non, par des rencontres qui se font ou ne se font pas? Par des choses qui se réalisent et d’autres qui restent lettre morte?

     Comme bien des fois alors que tant de questions envahissent mes pensées je me visualise sur le bord de l’océan. J’entends le ressac de la vague comme me procurant un bienfait immense dans tout mon être. Est-ce parce que je suis né sur le bord de mer que cette sensation, encore aujourd’hui, m’apporte calme et sérénité. Cela est fort possible.

     Il y a des voyages que l’on ne cesse jamais de faire en soi, des milliers et des milliers de fois on retrace le chemin, on tente de retrouver ses pas, d’aller vers un bien-être ultime. Est-ce le ventre de sa mère? L’attente de la naissance? Que sais-je? Il me semble parfois que la source de vie est un immense océan qui coule en moi sans jamais arrêter son flux et son reflux. Je le sens battre en moi comme un cœur immense. Est-ce le mouvement de vie primordial qui existe en chaque être? A quel moment l’horloge biologique de la vie se met-elle en marche? S’arrête-t-elle jamais?

     Il y a quelques instants, après le visionnement du film de Scorsese, j’étais en train d’écouter le disque de Nana Mouskouri, Nana Gold qui contient des airs comme L’amour en héritage, Try to remember, Le temps qu’il nous reste, Habanera de Carmen, Bridge over troubled water et plusieurs autres encore, alors que cette musique parvenait à mon oreille, j’avais l’impression, grâce au sublime talent de Madame Mouskouri, d’avoir franchi d’une quelconque manière les Portes du Paradis.

     Eh bien ce soir encore j’avais l’impression de me retrouver au septième ciel. D’abord avec Jerry Lee Lewis avec son DVD Last Man Standing que j’ai déjà mentionné dans mon manuscrit Les Chansons et Musiques de ma Vie. Puis ensuite, le premier disque d’un coffret de trois disques dont le titre est A Night at the Opera with Luciano Pavarotti qui contient des extraits de La Traviata, Rigoletto, La Bohème et d’autres encore. À peine quelques semaines après la mort de Pavarotti on l’écoute déjà d’une façon différente, en se rendant compte d’une manière encore plus juste de la grande perte que le monde musical vient de subir, et que les fans, aficionados et grands amoureux de la musique vont faire le deuil pour bien des décennies à venir. Il était reconnu comme le plus grand ténor de tous les temps et ce soir je dois bien m’admettre que jamais auparavant je n’avais entendu sa voix d’une manière aussi prenante. Je l’avais surtout entendu dans des concerts avec Jose Carreras et Placido Domingo entre autres dans le fabuleux concert aux Champs-Élysées le 10 juillet 1998, dirigé par James Levine.

     Je ne sais plus combien de fois j’ai écouté ce concert, l’enchantement se produisait à chaque fois mais comme je l’ai déjà dit précédemment, il s’instaurait une magie sublime entre les trois que le public recevait comme une grâce.

     Je ne saurais trop comment imaginer mon existence sans la musique; elle est une partie dominante de ma vie, c’est ce qui contribue le plus certainement à ma joie de vivre, à mon bonheur de vivre. Tous ces chanteurs, tous ces musiciens je les admire, pour leur talent mais surtout pour tout le bonheur qu’ils apportent aux gens. Sans la musique, sans les arts, la vie n’aurait pas de sens. Voilà comment je trouve une raison de vivre, l’art musical est pour moi souffle de vie, grâce et communion qui fait en sorte que mon âme s’apaise de tous les tourments, poursuit sa route avec davantage d’agrément. Depuis toujours ceci est mon chemin de vie.

     Cela crée l’harmonie en moi et alors je danse dans ma tête comme si j’étais Fred Astaire ou Gene Kelly. Je fais des pas qu’autrement je ne saurais accomplir. Je vois des tableaux dont les lignes se dessinent dans mon esprit. La voix du ténor comme les voix des chœurs m’envahissent et m’imprègnent d’une joie indicible, et je sens alors la force de la vie qui s’impose et qui me montre le chemin. Mon cœur le perçoit sans aucune difficulté, mon esprit ne ressent plus aucune contrainte, mon corps s’allège de sa fatigue, ma vision dépasse la ligne d’horizon pour aller vers un univers infini.

     Ainsi ma solitude est un havre de paix où l’harmonie règne en maître, où l’ennui est comme une goutte d’eau dans l’océan que je ne connais pas. Les heures passent sans que je pense aux secondes, les mois s’écoulent sans que je pense aux années. Le passé est si parfaitement effacé qu’il n’effleure pas mon esprit, le présent est comme le flot de l’océan sur lequel vogue paisiblement un voilier, le futur est une corbeille remplie de pain qui me tiendra toujours rassasiée.

 (Extrait de: Annabelle Lange En Femme) Annabelle Lange

 ANNABELLE LANGE EN FEMME

 IN LIFE’S WAY

 Venerdi 7 settembre 2007

 LA REPUBBLICA:IL MONDO PIANGE PAVAROTTI

     « But of course, you are not dead, but quite alive; by faith in Jesus-Christ, and by the living God, Creator of all lives, channelling energy into matter until the energy becomes matter once again, every particle being a source of life.

     One night that I couldn’t fall asleep, that sentence came to my mind and I got up to write it down. To write! Here’s a thing I hadn’t done for a while. To find myself facing the blank space of a page without really knowing how my thoughts would emerge from my brain, the current of life, always so vibrant.

     Not much more than half an hour ago I was viewing Martin Scorsese’s New-York New-York, starring Robert De Niro and Liza Minnelli, two hours and forty minutes of pure delight. What a wonderful film, I thought to myself, true, I just love musicals. What tremendous work it must have been to create this movie! Definitely some great talent! From the director to all the participants on the movie set.

     How many hours have I spent watching movies, listening to music, reading books? To tell you the truth I don’t really know. Most certainly that amounts to a great many years of my life.

     What does really happen in life that makes us choose one path rather than another? How do you find the road that will lead you into the right direction? Certainly by experimenting by trial and error, sometimes succeeding, sometimes not, by meeting the right people, by escaping the wrongful one. While at the same time putting your thoughts into action and leaving the ship, that one way or the other had to sink.

     Oftentimes. at various point of my life, while so many thoughts and questions entered my mind, I would visualize the ocean front. Then I would hear the waves surfing bringing me a tremendous comfort in all of my being. Is it because I was born by the sea that this feeling is so calming within, it must be so, no doubt. There are some voyages that last forever within yourself and that you keep repeating over and over again. You find yourself on the same road on which you were so many years ago but somehow your footsteps lead you nowhere; you wish you’d be reaching that ultimate well-being in all of your entity. Is it going back to being a foetus in the mother’s womb? Waiting to be born again? What do I know? Sometimes,I get the feeling that the source of life resides, inside the immensity of the ocean,flowing inside of me without ever stopping, between its flood and undertow. I feel it beating within, like a huge heart. Is it the primordial movement of life which exists in each and everyone? At what time does the biological clock gets into action? Does it ever really stop?

     A little while ago, after viewing Scorsese’s film, I got in the mood for a Nana Mouskouri CD; the sound of her voice always soothing my soul. Nana Gold contains songs like L’amour en Héritage, Try to Remember, Le Temps qu’il nous reste, Carmen’s habanera, Bridge Over Troubled Water and many more. As the music was getting through my ears, I had the feeling, thanks to the tremendous talent of Nana Mouskouri, to have reached in one way or another heaven’s door. This happens ever so often when I’m listening to music. It’s happening right now with Jerry Lee Lewis Last Man Standing DVD, I believe I have mentioned this concert in The Songs and Musics of my Life. Sometimes it may be with Pavarotti. A fantastic compilation of his work is Pavarotti Forever on Decca, this will bring joy to your soul for eternity with guest artists like Cecilia Bartoli, Andrea Bocelli and Frank Sinatra. Only a few weeks after his death, I listen to his voice in a somehow subdued mood, reflecting on the greatness of his talent, the powerful voice of his youth and most certainly the great loss that the world at large and the musical world has just suffered. Fans, music lovers, aficionados all over the world will take years and years to come to mourn his departure from the Earth plane. He was known as the greatest tenor of all times and tonight I must admit that I had never heard his voice or was taken by it quite the way it did happen just now. I had mainly heard him in concert with Jose Carreras and Placido Domingo among others from the fabulous concert on the Champs Elysée on july 10,1998, conducted by James Levine. I just don’t know how many times I have played this concert, the enchantment just keep repeating itself constantly and it grows on me in a continuous manner. I know I have said it before but there was some kind of magic in the air everytime that the Three Tenors got on stage together. There was no other thing to do but let the grace touch you and receive it with all of its intensity.

     I don’t think that I have ever tried, but I’m sure I couldn’t imagine my life, without the grace and beauty that music brings to my whole being. It always was a dominant part of my life, this is what contributes the most to my « joie de vivre », my love of life. For all of these singers, musicians that I admire so much, please receive here my most grateful thanks for all the joy and happiness that you bring in so many people’s lives. Without music, without the arts, life wouldn’t have a meaning for me. That’s how I find a reason to live; the enjoyment of music as an art becomes the breath of life, a most inspiring grace and communion, bringing appeasement to my soul, leaving the torments behind, as I go forward on the road in a most agreeable way. Ever since my early childhood, I had that feeling within, I could hear the musical notes bouncing by the side of the road that I was travelling on. Yes indeed, ever since those early days, this has been in my life’s way and I never did regret it.

     For it creates harmony within myself, and then I dance as if I were Fred Astaire or Gene Kelly. I’m able to experience steps that I would never have created otherwise. I see the lines and contours of the drawings, I see the colours in the paintings in an almost surreal way, and my spirit feels the joy and warmth of all this. The voice of the tenor just like the voice of the chorus reach me in an inexpressible manner. I then feel the force of life imposing itself, showing me the road, guiding me and leading me. My heart then beats to a most joyful rhythm, my spirit then feels the freedom to go anywhere.

     My body becomes energized from the source of life, my vision reaches beyond the line of the horizon to go into the infinite universe.

     Then my solitude becomes a haven of peace where harmony reigns so perfectly, where boredoom is but a drop of water in the ocean, my brain easily surfing on the stillness of the waves. The hours go by and I forget each and every second, months go by and I don’t think of the years.

The past is so definitely erased, my thoughts flow freely without hampering my spirit, the present is like a peaceful wave on the ocean on which sails the most beautiful sailboat I have ever seen; the future is a bread-basket so full, that it will keep me satisfied and sated, right into eternity.

 (Excerpt from: Annabelle Lange En Femme) Annabelle Lange

 

 

CARNEGIE HALL SALUTES THE JAZZ MASTERS

     Voici un concert qui a été donné à l’occasion du cinquantième anniversaire des disques Verve de Norman Granz, concert qui a eu lieu au Carnegie Hall où des grands noms du Jazz d’aujourd’hui et d’hier se sont réunis pour rendre hommage aux grands du Jazz tels que Count Basie, Miles Davis, Bill Evans, Ella Fitzgerald, Stan Getz, Dizzy Gillespie, Billie Holiday, Wes Montgomery, Oscar Peterson, Bud Powell, Art Tatum, Lester Young. Herbie Hancock et Vanessa Williams animent cette soirée avec brio et nous font partager leur amour de la musique avec beaucoup d’entrain. Dans un premier temps, des extraits de film nous montrent les grands du Jazz, éblouissants et maîtrisant parfaitement leur art. Par la suite les musiciens de renommée internationale, tels que Pat Metheny, John McLaughlin, Kenny Burrell, Antonio Carlos Jobim, Roy Hargrove, Jackie McLean, Kenny Washington, J.J. Johnson, Joe Henderson, Hank Jones et combien d’autres, donnent des performances tout à fait exceptionnelles. Les chanteuses de Jazz telles que Dee Dee Bridgewater sur Willow Weep for Me et Shiny Stockings, Abbey Lincoln avec I Must Have That Man ainsi que Betty Carter avec How High The Moon sont synonymes de justesse et de perfection dans la maîtrise de leur art vocal.Toutes les performances rivalisent d’excellence les unes avec les autres. Herbie Hancock démontre son talent avec une finesse et un doigté extraordinaire, Vanessa Williams, toujours aussi talentueuse que ravissante, fait une prestation de Tea for Two qui mérite une note de dix, le pianiste Yosuke Yamashita donne une prestation époustouflante dans Parisian Thoroughfare, la pièce musicale de Bud Powell. L’organiste Jimmy Smith dans Walk on the wild side nous démontre son talent immense et incomparable. Dans la pièce musicale Down by the riverside, il est accompagné par Kenny Burrell, joueur de guitare dont les sonorités vous font littéralement jouir. Il y a encore Herbie Hancock, avec John McLaughlin dans la pièce musicale Turn Out the Stars de Bill Evans. The Eternal Triangle de Sonny Stitt avec des musiciens sur scène tels que Roy Hargrove, Jackie McLean, Pat Metheny, Stephen Scott, Christian McBride et Al Foster. C’est un concert de Jazz pour les aficionados comme pour ceux qui n’ont jamais entendu de Jazz mais après ce concert, votre oreille musicale se sera enrichie d’une gamme de son qui feront votre bonheur pour des années à venir et probablement pour le reste de votre vie.

 (Extrait de: Les Chansons et Musiques de Ma Vie) Annabelle Lange

 CARNEGIE HALL SALUTES THE JAZZ MASTERS

     Here’s a concert that was given for the 50th anniversary of Norman Granz’s Verve Records, concert that took place at the Carnegie Hall where all the great names of Jazz, from today and yesterday took to the stage to pay tribute to the immortals such as Count Basie, Miles Davis, Bill Evans, Ella Fitzgerald, Stan Getz, Dizzy Gillespie, Billie Holiday, Wes Montgomery, Oscar Peterson, Bud Powell, Art Tatum, Lester Young.

     Herbie Hancock and Vanessa Williams are the hosts of the evening, full of dash and sharing their love of the music with much spirit and cheerfulness. For the presentation of the Jazz masters, period films show them in their moment of glory, demonstrating their talent in a dazzling manner and perfectly in control of their art. Then follows on the stage, musicians who are also exceptionally talented paying tribute to the Jazz Masters, these musicians among others are Pat Metheny, John McLaughlin, Kenny Burrell, Antonio Carlos Jobim, Roy Hargrove, Jackie McLean, Kenny Washington, J.J. Johnson, Joe Henderson, Hank Jones and quite a few others, all giving unrivalled performances.

     The Jazz singers such as Dee Dee Bridgewater on Willow Weep for Me and Shiny Stockings, Abbey Lincoln with I Must Have That Man as well as Betty Carter with How High the Moon are synonymous of perfect pitch and excellent rendition having completely mastered their vocal art.

     All the performances on that show are top-notch and unequalled. Herbie Hancock demonstrates his talent with subtlety and cleverness all through the show; Vanessa Williams who’s as talented as she is beautiful and gorgeous looking, makes a rendition of Tea for Two that deserves the best round of applause anytime, anywhere; the pianist Yosuke Yamashita gives a staggering performance with Bud Powell’s musical piece, Parisian Thoroughfare.

     The organist Jimmy Smith, on Walk on the Wild Side, demonstrates his great and immeasurable talent. In the musical piece, Down by the riverside, he is accompanied by Kenny Burrell, guitar player, who puts sonorities in your ears that you will enjoy no end.

     Then there is more of Herbie Hancock, this time with John McLaughlin, playing Bill Evans’s musical piece, Turn Out the Stars. Also on stage are the musicians Roy Hargrove, Jackie McLean, Pat Metheny, Stephen Scott, Christian McBride playing Sonny Stitt’s The Eternal Triangle, a great moment of stupendous musicianship.

     This is a Jazz concert for the aficionados as well as for the non-initiated, as everyone will have enriched their life, with the most enjoyable musical sonorities available, anywhere on this planet.

 (Excerpt from: The Songs and Musics of My Life) Annabelle Lange

 

A HARD DAY’S NIGHT

 Réalisateur: Richard Lester. Acteurs: The Beatles: John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr. Scénario: Alun Owen. Durée: 1 h.28 min. Noir et blanc. Date de sortie: Angleterre, le 6 juillet 1964. États-Unis: le 11 août 1964.

     Ce film est probablement le meilleur film jamais consacré à un groupe rock. Après tant d’années, il séduit encore par sa spontanéité, par l’esprit vif et délirant de Quatre Garçons Dans Le Vent, débordant de talents, créatifs, ingénieux, qui allait révolutionner le monde de la musique mais aussi la façon de percevoir le monde et toutes ses composantes. À n’en pas douter, ils furent le plus grand groupe de Rock and Roll de tous les temps. Leur influence sur tous les jeunes gens qui prirent une guitare dans leur main, espérant créer quelques chansons ou musiques de quelque importance ne devrait jamais être sous-estimée. C’est donc dire que j’ai visionné à nouveau ce film avec beaucoup de bonheur, tout le visuel du film ayant gardé une fraîcheur et une vivacité qui n’arrête jamais de nous séduire. Toutes les chansons du film s’écoutent encore admirablement bien. Ce film devient comme un document historique sur la Beatlemania des années 60. La musique était le fluide magique par lequel les Beatles pouvaient communiquer avec l’univers, et ils l’ont fait de manière splendide. Le moment était unique, et il ne se répètera pas, que ce soit dans un futur proche ou lointain, la capsule temps s’en est emparée et vous devez y plonger, que pour mieux savourer ces moments précieux et exaltants que furent ces années de jeunesse, sur des airs de rock and roll, de romances, et de chansons plein la tête.

 (Extrait de: Les Livres et Films de Ma Vie) Annabelle Lange

  PAST MASTERS

      Je me souviens d’avoir tenu dans mes mains ces 45 tours des Beatles, je revois encore la couleur jaune de leur étiquette sur Capitol. À l’heure du midi, on écoutait avec beaucoup de bonheur chaque nouveau disque, agréablement surpris de voir que les Beatles se renouvelaient continuellement. J’étais à l’école secondaire quand les Beatles connurent leur premier succès. She Loves You jouait sur toutes les radios. Dans la cour d’école, les filles dévoilaient de plus en plus leur jambe et reluquer les jolies demoiselles, en ce temps-là, était un de mes passe-temps favori. Nous fréquentions les salles de danse, lieu de nos premières rencontres et flirts. Nous dansions sur des slows, enlacés l’un contre l’autre, respirant le parfum enivrant d’une jeune fille, espérant le premier baiser. Dans les soirées privées entre adolescents, c’était cigarette à la main, une bière au houblon doré dans l’autre, et l’on regardait les filles déambuler sous nos yeux. Mais sans cesse, la musique était au rendez-vous. Nous possédions, comme toutes les générations, des idées et des rêves plein la tête, ne se doutant nullement, qu’ils allaient bientôt se fracasser dans le miroir de la réalité. Mais sur la musique de Love Me Do, From Me To You, Thank You Girl, I Want To Hold Your Hand, She’s A Woman et bien d’autres encore, tous les rêves et toutes les fantaisies étaient permis. Les samedi soir nous ensorcelaient, la musique survoltait nos sens et dirigeait chacun de nos mouvements, l’amour nous donnait des ailes, l’amitié était sacré, la raison n’avait aucune place dans notre cœur. Un goût de liberté s’instaurait en nous de manière forte et entière. La planète vibrait à la musique des Beatles, et avec chacun de nos pas on suivait le rythme comme si cela ne devait jamais s’arrêter. Day Tripper, We Can Work It Out, Rain, Revolution, Get Back, Across The Universe, Let It Be, que peut-on dire d’autre? Oui, le moment était magique! Bien sûr à cette époque-là aussi, parfois la joie se mêlait à la tristesse, parmi les rires il y avait aussi des pleurs, mais une chose est certaine, les émotions étaient intenses et amplifiaient ainsi la beauté de la vie. De ballades en rock and roll notre cœur chavirait, pour une fille ou un garçon, choisissez votre chanson, les soirs de semaine on attendait les samedi soir. Nos albums 33 tours préférés sur la table tournante, parfois un orchestre qui jouait dans la cour arrière, et toujours le rythme de la musique qui n’en finissait jamais de parvenir à mon oreille. Oui je sais les années ont passés mais il me semble encore entendre cette musique qui résonne dans ma tête, ces jeunes qui dansaient, une cigarette à la main, une bière qui goûtait comme un nectar divin, pour ces quelques heures c’était la fête et c’est bien rarement que le mot tempête effleurait notre esprit. Ce n’était que Quatre Garçons Dans Le Vent, mais, Bon Dieu! Que leur musique respirait la vie.

 (Extrait de: Les Chansons et Musiques de Ma Vie) Annabelle Lange

  A HARD DAY’S NIGHT

Director: Richard Lester. Actors: The Beatles: John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr. Screenplay: Alun Owen. Length: 1 h. 28 min. Black and white. Date of release: England, July 6, 1964. U.S.A., August 11, 1964.

     This film is certainly among the very best musical ever made with a rock group. After so many years, it still wins you over thanks to the actors’ spontaneity, thier bright wits, frenzied and wild imagination, coming from four young men, quite talented, gifted, ingenuous who were about to revolutionnize not only the world of pop music but the ways, fashions, styles of a society in motion. Without a doubt, no one ever topped the Beatles, and most probably no group or singer ever will, they were the greatest Rock and Roll band on the planet. Their music was so influential that every troubadour who ever held a guitar in his hands had to lent an ear to every recording they would release, their progression was so fast, that no one knew what the next move would be. I have just watched this movie, a few days ago, and I’m still in awe with the great qualities it possesses, no one really knew at the time of filming what was really happening, but they knew that something was happening. The songs, of course, are still just as valid today, as they were then. This film has become some kind of document about the Beatlemania of the early sixties and is quite enjoyable. Music for those four young men was some kind of magic fluid from which they could communicate with the universe., and they did just that. The moment was unique, and it won’t repeat itself, in the near or distant future, it is now in a time-capsule, but thanks to this movie you get an idea of what it was, those precious and exhilarating moments have been preserved on the celluloïd, the days of youth, rock and roll, romances, and nothing but songs to lead you on the road to freedom.

 (Excerpt from: The Books and Films of My Life) Annabelle Lange

  PAST MASTERS

      I remember quite clearly holding in my hands those 45 rpm discs, my eyes still can see the yellow label from Capitol. At noon time, we would listen, with great excitement, every new Beatles disc that was released, always quite pleased as they were evolving continuously and rapidly with their sound. I was in high-school when the Beatles first hit the major market around the world and got their first hit. Then, you could hear She Loves You, playing on every radio station. In the school yard, with the mini-skirt becoming in fashion, girls were showing their legs, and boys were watching with a gleeful eye. At that time, dance halls were the thing, the place for our first encounter and flirts. We’d be slow dancing, clasped in each other’s arms, breathing the intoxicating perfume of a young girl, hoping for a kiss. In our teenager’s days, we’d be holding a cigarette in one hand, a beer in the other, watching the girls go by, swaying one’s hips and wiggling. But music was always there at the center of our activity. We had, like any generation before us, our mind full of ideas and dreams, never believing for a moment, that all of this would sooner or later collapse right into the fragile glass of the real world. But everytime that Love Me Do would play, or From Me To You, Thank You Girl, I Want To Hold Your Hand, She’s A Woman and quite a few others, any dream or fantasy that we might cherish, was allowed. Saturday nights were bewitching, music enhanced our senses and guided us every step of the way, it added wings to our imagination and inspired every one of our moves, while dreaming of love. Friendship was a sacred thing, and reason had no part in our heart. A taste for freedom would take place inside ourselves in a very strong and possessive way. The entire planet was vibrating to the Beatles music, and each step of the way, we’d be dancing to the rythm, truly believing that it would never stop. Day Tripper, We Can Work It Out, Rain, Revolution, Get Back, Across The Universe, Let It Be, that was Beatles’ music at its best. Without a doubt, this was truly a Magical Mystery Tour. Needless to say, at that time also, joy would sometimes intermingled with pain, among the laughs there was also tears, but one thing is undeniable, emotions were so intense that they would serve only to amplify the beauty of life. From ballads to the rock and roll songs, the heart would quivered, for a boy or a girl, choose your favourite song, as on week-days we’d be waiting for the Saturday nights. Our favourite 33 rpm albums on the record player, sometimes an orchestra playing in the backyard, and always the beat of the music that kept resonating into my ear. Yes, I know, the years have gone by but I still can hear in my head the sound that came from those evenings, I still can see the young boys and girls dancing together, smoking a cigarette or tasting their beer. For these very brief moments, there was nothing else that did really matter. The party was going on and our ship was sailing beautifully, thank you! They were only four guys, making music (who came to be known as the Fab Four) but God, their music breathed so much life.

 (Excerpt from: The Songs and Musics of My Life) Annabelle Lange

 

 

 

SOUS LE CIEL BLEU D’HAWAII

BLUE HAWAII

Directeur: Norman Taurog. Acteurs principaux: Elvis Presley (Chad -Chadwick- Gates), Joan Blackman (Maile Duval), Angela Lansbury (Sarah Lee Gates). D’après une histoire d’Allan Weiss. Scénariste: Hal Kanter. Musique: Joseph J. Lilley. Cinématographie: Charles Lang. Date de sortie: 22 novembre 1961. Couleur. 101 minutes.

La bande sonore du film inclut les chansons suivantes: Blue Hawaii, Almost Always True, Aloha Oe, No More, Can’t Help Falling In Love, Rock-A-Hula-Baby, Moonlight Swim, Ku-U-I-Po, Ito Eats, Slicin’ Sand, Hawaiian Sunset, Beach Boy Blues, Island Of Love, Hawaiian Wedding Song.

     Le huitième film d’Elvis Presley, et certainement mon préféré. Film tourné par la Paramount Pictures en 1961 ayant comme réalisateur Norman Taurog qui devait tourner neuf films avec Elvis, dont l’excellent Tickle Me, en 1965. Plus de cinquante ans après le tournage du film, ses nombreuses scènes remplies d’humour me font encore rire, les chansons comme Blue Hawaii, No More, Aloha Oe, Can’t Help Falling in Love, Hawaiian Sunset, Hawaiian Wedding Song, Beach Boy Blues, Rock-a-Hula Baby sont encore pleines de vitalité et de charme, grâce au talent et à la voix unique d’Elvis. Les lieux de tournage tels que la plage de Waikiki, le Ala Wai Yatch Harbor, Ala Moana Park, Hanauma Bay et d’autres endroits encore sont d’une beauté resplendissante. Angela Lansbury dans le rôle de Sarah Lee Gates est d’une drôlerie irrésistible. Joan Blackman dans le rôle de Maile Duval nous révèle sa beauté et sa fraîcheur, faisant sentir sa présence tout au long du film. Chaque fois que les images de ce film, d’une durée de 101 minutes, défilent devant mes yeux, c’est tout mon cœur qui s’emplit de joie. Donc, un demi-siècle et quelques poussières plus tard, les années-jeunesse sont toujours présentes, le magnétisme d’Elvis m’emplit encore de bonheur, et son rythme est comme un souffle de vie, fort et puissant, qui ressemble à la vie. Les acteurs, bien sûr, ont une vie éternelle, une fois leur image saisie sur pellicule, leur visage, leurs gestes, la voix se répercute dans l’univers, comme une vibration qui n’aurait pas de commencement ni de fin. Ainsi la légende et le mythe bousculent-ils les éléments intrinsèques de la vie pour effacer, ou bien se remémorer, les heures et les minutes que l’on voudrait reprendre au passé.

 (Extrait de: Les Livres et Films de Ma Vie) Annabelle Lange

 LA ROMANCE D’ANNABELLE

Deuxième Partie

 SUR L’ILE OAHU

     Quand, dans la langueur du matin, le jour se lève sur Waikiki, un rythme ensorcelant s’empare de vous, et transmute toute son énergie en une mélodie irrésistible, guidant vos pas sous les cocotiers, qui de leurs subtiles parfums emplissent l’air d’Honolulu.

     Dès que de Diamond Head, vos yeux embrassent l’étendue du Pacifique, ils sont éblouis par les tons irisés de bleu, de rose, et de turquoise qui enveloppent le décor; et ne quittant point ce même horizon, alors que l’écume blanche des vagues, poursuit sa danse ininterrompue, au loin vous apercevez, des dizaines de voiliers, voguant sur ce flot impromptu.

     Sur le sable fin, sont allongés les baigneurs, invitant le soleil à amenuiser leur fatigue, plongés dans le repos le plus complet, et l’immobilité la plus totale.

     Là, au café terrasse, se dessinent les silhouettes de gens, comme perdues dans un rêve lointain, où malgré tout leur parvient cette musique des îles, comme une douce invitation à la romance où hommes et femmes s’observent à la dérobée, leur sens en éveil et répondant aux mille stimuli, de chacune des parties du corps, et de chaque parcelle du cœur, effilochées entre deux romances, mais toujours prêtes, à recommencer leurs folles aventures.

     Ce matin-là, Aaron se prélassait sur la plage. Deux semaines déjà s’étaient écoulées, depuis qu’il avait fait ses débuts de chanteur à l’hôtel Moana.

     Un groupe de trois musiciens l’accompagnaient, alors qu’il chantait des airs de rock’n’roll, ainsi que des ballades sentimentales.

     Dès le premier gala il eut un franc succès, qui ne se démentit point par la suite, les jeunes vacancières venant applaudir chacune de ses prestations.

     Elles avaient été séduites, je crois, dit Anna, par ce mélange de force et de tendresse, qui se dégageaient de toute sa personnalité. Chacune de ses jeunes admiratrices s’étaient follement éprises de lui, et dès que de ses lèvres, sortaient quelques paroles tendres, toutes ces charmantes demoiselles s’enfiévraient d’émotion, leur coeur se mettant à battre, de plus en plus fort.

     Il possédait désormais, ce quelque chose d’indéfinissable, qui fait que les jeunes filles deviennent tremblantes et affolées, alors qu’en d’autres circonstances, elles demeurent figées, comme des statues de pierre.

     Elles se rendaient nombreuses à l’Hôtel Moana, espérant attirer son attention, et si à tout hasard il décrochait un regard vers l’une d’elles, c’est ensemble qu’elles se mettaient à hurler de joie, comme si chacune des jeunes femmes dans l’audience, eut senti ce regard, se poser sur elle-même.

     Subjuguées! Elles sentaient leur cœur battre à tout rompre. Séduites! Elles ne respiraient plus qu’à grand peine. Quel amour fou battait-il dans ces cœurs en mal d’amour? Dans ces solitudes de foule? Dans ces raz de marée qui faisaient resurgir, toutes les caresses, toutes les tendresses, depuis trop longtemps amarrées, au lointain passé? Quel bonheur, elles eurent alors à s’ancrer dans ses bras pour ne plus jamais quitter le port, et à ressentir son étreinte comme une des forces des plus tendres?

     Le rapport qui s’établissait entre le chanteur adulé et son public survolté était comme une symbiose, marquant le départ d’échanges passionnés; les applaudissements se multipliant et s’accentuant, au fur et à mesure, que Aaron augmentait la cadence et le rythme de son invite sexuelle.

     L’ampleur et la fébrilité avec laquelle on s’affairait à monter la scène, démontraient bien le culte que l’on vouait au chanteur, et consacrait son mythe, alors que toutes les énergies se concentraient sur le plus menu détail, faisant partie du rite et de la mise en scène du concert.

     Les jeunes femmes, toutes dociles, guettaient le moment où le fauve entrerait sur scène, vêtu de son costume en lamée, la guitare mariée à son corps, les jambes nerveuses et sautillantes, tout son corps se fondant dans le rythme parmi les cris et les pleurs, alors que tout explosait en une véritable clameur, et que tous les regards convergeaient vers lui, magnétisés de par sa présence tout entière.

 (Extrait de: La Romance d’Annabelle) Annabelle Lange

  BLUE HAWAII

Director: Norman Taurog. Primary Cast: Elvis Presley (Chad /Chadwick/ Gates), Joan Blackman (Maile Duval), Angela Lansbury (Sarah Lee Gates). Based on a story by Allan Weiss. Screenwriter: Hal Kanter. Music: Joseph J. Lilley. Cinematography: Charles Lang. Release date: November 22, 1961. Colour. 101 minutes.

The film’s soundtrack includes the following songs: Blue Hawaii, Almost Always True, Aloha Oe, No More, Can’t Help Falling In Love, Rock-A-Hula-Baby, Moonlight Swim, Ku-U-I-Po, Ito Eats, Slicin’ Sand, Hawaiian Sunset, Beach Boy Blues, Island Of Love, Hawaiian Wedding Song.

     Elvis Presley’s eight film and my all time favorite. This is a Paramount film made in 1961 with a running time of 101 minutes. Norman Taurog is the director, Hal B. Wallis, the producer. Taurog was to make nine films with Elvis, among which Tickle Me was a great success. A little bit more than 50 years have gone by since the making of Blue Hawaii, the numerous scenes delightfully filled with good humor still bring out many laughs. The songs such as Blue Hawaii, No More, Aloha Oe, Can’t Help Falling in Love, Hawaiian Sunset, Hawaiian Wedding Song, Beach Boy Blues, Rock-a-Hula Baby are still filled with vitality and charm, thanks to the talent, and great voice that Elvis had. Numerous locations were used in Hawaii, such as the Waikiki Beach, the Ala Wai Yacht Harbor, Ala Moana Park, Hanauma Bay and others that give us a glimpse of the enchanted land of Hawaii. Angela Lansbury, playing Sarah Lee Gates, is irresistibly funny and gives a laugh a minute. Joan Blackman, in the role of Maile Duval, is resplendent, and makes her presence felt all through the film. I have seen Blue Hawaii, quite a few times, and it is always a happy moment everytime I do, if only for this, I’ll keep watching it forever. Half a century after it was made, I feel the magic of it is still there. All of the actors are quite lively and give a fine performance. Elvis is as ever bewitching and very much alive. He was a great singer, a fine actor that was cast aside by Hollywood. His presence on films was undeniable. He could have been recognized as an actor, had he been given the opportunity to prove himself, but most of the time, the producers and everybody else around, were happy just to take the money and run. In Blue Hawaii, Norman Taurog succeeded in making a film that survived quite a few others made at the same time. Thus, a little over 50 years later, those youthful days are still alive somehow, Elvis’ magnetism still catches the eyes and fills my heart with joy, I feel the rhythm of his music like a strong and vibrant breath of life. The actors, no doubt, have a life of their own that last forever on the celluloid, their aura and persona keeping the legend and the myth alive while bringing back the moments of days gone by. And the vibration never ever really ends, as the beginning or the end, belongs to the same space-time continuum.

 (Excerpt from: The Books and Films of My Life) Annabelle Lange

  THE ROMANCE OF ANNABELLE

HAWAII, ON THE ISLAND OF OAHU

     When, out in the languorous morning, the sun rises on Waikiki, a bewitching rhythm takes hold of you and transmute all of its energy into an irresistible melody, guiding your steps under the coconut tree spreading its perfume out in the air of Honolulu.

     Looking out from Diamond Head towards the Pacific ocean, a rainbow of colors will attract your eyes such as the iridescent shades of blue, pink and turquoise that dance in a non-stop movement over the waves. The white froth of the waves surrounds the frail sailing-boats as in an impressionist painting.

     On the fine sand, a bathing-beauty is streching out, letting the sun thin down her worries, not moving an inch and in total surrender, to the deity of the sun.

     Not much further apart, sitting out in the shade, silhouettes of people are standing still, letting the soft Hawaiian music invades their dreamy state of mind. Men and women lying down on the beach, constantly aware of each other’s presence exchanging unknowing glances while expecting a little bit of romance; their senses responding to so many stimuli, their body ready for some action, their heart beating wild; feeling the urge once more for a brand new and sizzling romance, having forgotten the grievances of the previous ones.

     It was on a morning not unlike this one that I first saw Aaron stretching out on the beach. Two weeks had already gone by, since he had made his debut as a singer, at the Moana Hotel.

     His band consisted of three musicians accompanying him as he sang some rock’n’roll songs and sentimental ballads.

     From the beginning, he had had a tremendous success, that was never belied thereafter. The young tourists, (and specially the wahinis), would give him plenty of applause for each one of his appearances.

     They had been seduced, Annabelle thought, by the mixture of strength and tenderness that would spark from his personality. Each and everyone of his fans had been madly in love with him, and as soon as the soft words could be read on his lips, all those lovely demoiselles would grow feverish at the pitch of their emotions, as their heart exploded right into the vortex of the music.

     Aaron did now possess in an unlimited quantity, that undefinable charm that made the young girls bewildered and all shook up; while in previous circumstances they had remained as unperturbed and immovable, as a stone monument fixed on solid ground.

     The fans were always out there in large numbers hanging around the Moana Hotel, if only to catch a glimpse of the singer albeit in a fleeting moment. They would then scream at the top of their lungs, as if possessed and getting into some strange rituals. Completely enthralled, their heart would start beating so much faster, running high into a fever, or breaking out into a cold sweat. At times, you’d catch them breathless and speechless, tears running down their cheeks, and at others they’d be untamed and as wild as the most ferocious animal. What spurred on these offerings? So much unrequited love? So much loneliness within? The desire and longings for caresses that were yet to come? The romance feeding every fantasy, how could anyone come even close to an answer? All that was left was the energetic force that would veer round into a fair exchange of sentimentality and forlorn hope.

     Nothing could interfere between the singer and his fans while the smiles, innuendoes, knowing glances were exchanged, creating a symbiosis and a rapport that would grow undiminished, the applause and screams from the crowd only getting louder making the voice of the singer barely audible, as Aaron would augment the beat and rhythm of his music, inviting them with no restraint and with much confidence, to respond to his sexual demeanour.

     Just before the show, you’d see the stage hands running in all directions, putting out their energies on every last minute details; all of the febrility and amplitude easily demonstrating the cult devoted to the singer and consecrating his myth; the staging of the concert, being just another part of the ritual.

     The young fans, at first quite docile, would be watching for the moment that the wild beast would get on the stage, dressed in his golden lamé suit, the guitar hanging from his neck, the legs jumping and nervous, all of his body responding to the rhythm; the screams and tears exploding in a genuine clamour as everyone in the audience would become riveted to him, magnetized by his presence, as they suddenly broke the silence with an immense roar of enthusiasm that could no longer be contained!

 (Excerpt from: The Romance of Annabelle) Annabelle Lange

 

 

 

 

MON ÊTRE EN PENSÉE

 

     Par un matin pluvieux, alourdi de nuages gris; ma conscience voguait sur les flots imperturbables d’un océan mystique qui me dérobait les origines et la finalité de ma vie.

 

     Dans le temps et dans l’espace indéfinis de ce ressac continuel, j’avais livré de façon intempestive, le combat inéluctable d’une existence fébrile, alors qu’il ne subsistait plus dans tout mon être, que de l’indolence, de la fatigue ou de la paresse.

 

     Ainsi avais-je vieillie, soucieuse et inquiète, capricieuse et secrète. Ainsi m’étais-je assagie, peureuse et geignarde, maussade et distante.

 

      LE PÈLERIN *

 

En toi se trouve une fille

 

Secrète et pensive.

 

En toi se trouve le monde

 

Qui se désintègre.

 

 

 

En toi se trouvent les regrets

 

Qui se faufilent dans tes pensées,

 

Qui vivent dans ton corps

 

Comme une souffrance sans fin.

 

 

 

En toi se trouve la solitude

 

Du voyageur égaré

 

Qui regarde dans toutes les directions

 

Espérant voir briller son nom.

 

 

 

Tu connais la route à suivre;

 

Tu as senti le poids de l’existence.

 

Du paradis jusqu’à l’enfer,

 

Ton âme a voyagé.

 

* Écrit originalement en anglais.

 

 LETTRES À LEANN (Première Lettre)

Montréal, le 22 juin 1999

Bonjour Leann,

     Je viens tout juste de recevoir ta très belle lettre et je suis enchantée. Ton papier à lettre attire l’attention tout comme un joli papillon. Cela me rappelle la première photo que j’ai vue de toi, beaucoup de classe et d’élégance. Voilà ce qui m’a attiré vers toi et m’a laissé parfaitement ébahi.

     En ce qui concerne ces photos de moi, tu peux les conserver. Si elles enjolivent ta journée, pourquoi ne pas en profiter?

     J’ai fait parvenir deux de mes photos au magazine Transformation. Laisse-moi savoir combien de temps cela a pris pour que tes photos soient publiées dans la revue.

     J’ai vécu ma vie de femme principalement, de ma fin vingtaine jusqu’au début de mes 40 ans. Et par la suite davantage en privée, soit avec des amis ou amants, socialement, c’était terminé. Mais jamais, que ce soit, dans mon esprit ou dans mon âme, je n’ai cessé de ressentir cet élément essentiel de ma personnalité, soit la féminité, qui est en moi, comme faisant partie d’un tout indissociable de tout ce que je suis. Et je pourrais ajouter, pour paraphraser Gustave Flaubert:Annabelle Lange, c’est moi!

     Je me souviens de cette époque comme étant très stimulante et tous mes sens et pensées faisant éclat de toutes parts. Ma personnalité féminine évoluait dans tout mon intériorité comme un véritable tourbillon auquel je ne pouvais me soustraire, l’élan était vital et commandait toutes mes actions. En ce temps-là, tous les espoirs étaient permis, comme tous les rêves, mais bien peu se réalisèrent, et tous, tôt ou tard, vinrent se briser, sur le récif de la réalité. Il en va ainsi, je suppose, pour bien des gens, quelques souvenirs épars, demeurent dans leur esprit, mais tout finalement s’est bien endormi.

     La seule fois où j’ai travaillé tout en étant Annabelle, était comme vendeuse dans une boutique. J’ai beaucoup de bons souvenirs de cette expérience. Parfois mes amoureux venaient me visiter dans l’arrière-boutique et je faisais l’amour avec eux. J’y avais installé une causeuse, table et différents autres accessoires afin de relaxer et aussi de m’amuser un peu.

     Le travail n’a jamais été une grande force de motivation dans ma vie, pas plus que l’argent d’ailleurs. J’ai misé davantage sur la réussite de ma vie personnelle, plutôt que celle de ma vie sociale; à certaines occasions j’ai réussi, à d’autres j’ai échoué. En plus de ma vie de femme, ce que j’ai aimé le plus à été d’écrire, de chanter en m’accompagnant à la guitare, de prendre du soleil, de bons repas accompagnés de vins agréables à boire. Dans l’ensemble, je suis heureuse; il se trouve bien peu de chaos dans ma vie personnelle, tant qu’à ma vie sociale les gens diront que je n’ai jamais rien foutu. Je me contenterai de répondre: « Plus grande est la tranquillité d’esprit et inversement proportionnel l’effort herculéen est-il requis. »

     Je suis maintenant en train de travailler sur la traduction et la réécriture de mes écrits, c’est-à-dire de la version originale française à une version anglaise. J’inclus dans cette lettre les trois premières pages du manuscrit Annabelle Lange En Femme, j’attends tes commentaires ainsi que ceux de ta femme Sabrina puisque tu sembles tout partager avec elle. Si elle veut bien m’écrire quelques mots, j’en serai très heureuse.

     Oui, il m’est parfois arrivé de rencontrer des couples mais la majorité des rencontres se firent avec des hommes mariés, et n’emmenaient pas leur femme, il va sans dire. J’ai grand peine à connaître les lieux que doivent fréquenter les hommes célibataires. Ils semblent tous vivre dans une très haute stratosphère puisque je n’en rencontre pratiquement jamais. Les hommes mariés, eux par contre, pullulent dans maints endroits.

     À tout prendre, je suis plutôt heureuse de la vie amoureuse que j’ai connue en tant que femme. Dans mon roman Annabelle Lange En Femme, j’en parle davantage. Ces rencontres se sont déroulées pour la plupart dans les années 80 mais aussi bien à d’autres époques. Je te le dis tout de suite certains passages sont très épicés, à lire en buvant du thé glacé. Je voulais faire un retour sur certains moments de ma vie alors que je m’apprête à fêter mes cinquante ans ce vingt-et-un juillet. De ce temps-ci, je connais des journées qui sont tout à fait merveilleuses et parfaitement magiques.

     J’ai fait parvenir la copie originale de Annabelle Lange En Femme, à des éditeurs à Paris, ainsi qu’à Montréal. Pas plus tard qu’hier, j’ai mis à la poste le manuscrit adressé à Simon & Shuster, Alfred A. Knopf et Warner Books à New-York. Je ferai d’autres envois dans les prochaines semaines.

     Oui, il y a des endroits pour sortir en femme à Montréal mais comme pour bien d’autres villes, bien peu nombreux. De toute manière, je n’ai jamais fréquenté beaucoup ce genre d’endroit. Dans les années 80, je fréquentais le Ritz et j’y étais toujours bien accueillie. Encore une fois je décris une de ces soirées au Ritz, dans Annabelle Lange En Femme (Rendez-vous au Ritz).

     Tu me demandes si j’ai eu beaucoup d’amoureux dans ma vie, eh bien je ne considère pas que j’en ai eu beaucoup mais par contre j’en ai toujours eu. Il ne m’en reste plus que quelques souvenirs épars qui reviennent me hanter comme quelques légères vapeurs d’alcool. Je peux certainement qualifier certaines de ces rencontres d’exceptionnelles, comme d’autres s’avérèrent parfaitement nulles, certaines tinrent bon la barre, mais la plupart furent plutôt stimulantes, voilà un qualificatif qui ne me semble point exagéré.

     Ces derniers temps, j’ai beaucoup travaillé sur la traduction et la réécriture de l’ensemble de mes écrits; j’ai préféré espacer le nombre de mes rencontres. D’anciens amoureux m’appellent encore mais la flamme brûle bien tièdement. Trop peu de classe, de savoir-vivre comme de savoir-faire!

     Au début de ma vingtaine, j’ai vécu avec une jeune fille pour quelques années. Elle est décédée du cancer alors qu’elle n’avait que vingt-neuf ans. Mais déjà en ce temps-là, mon désir de vivre ma vie de femme était omniprésent. Maintenant je ne vis plus tous les jours en femme excepté quand je rencontre ou que j’ai des amis qui viennent me visiter. Ce n’est que dans les années 80 que j’ai véritablement vécu 24 heures sur 24, en femme. À cette époque, j’ai pris des hormones, sur une durée de cinq ou six ans.

     J’ai toujours fréquenté des hommes bien que j’aie été aussi attiré par les femmes, mais bien peu d’entre elles sont très curieuses de connaître une travestie ou transsexuelle.

Dis bonjour à ta femme Sabrina. C’est tout pour le moment.

Plein de belles pensées pour vous deux,

                   Annabelle Lange.

 (Extrait de: Moments Choisis de la Vie d’Annabelle) Annabelle Lange

  A REFLECTIVE MOMENT

     It was a rainy morning, the sky was overcast with heavy clouds; my conscience was drifting on the imperturbable waters of a mystic ocean that was hiding from me, the origins and finality of my life.

     In the indefinite time and space of this continuous undertow, I had fought in an untimely manner, the ineluctable fight of a feverish existence, whereas all of that remained inside of me, was indolence, weariness, and idleness.

     Thus I had grown old, worried and restless, capricious and secretive. Thus I had sobered down, fearful and whining, moody and distant.

THE LONESOME TRAVELLER*

Within you the girl

At loss in her heart

Within you the world

Falling apart

 

Within you the sorrow

Creeping in your mind

Living in your body

Like a painless misery

 

Within you the lost

And lonesome traveller

All his motion set aside

But his foolish pride

 

You have seen the road

You have felt the load

From heaven to hell

Your soul has traveled

 * Original English Text

 LETTERS TO LEANN (The First Letter)

Montreal, June 22, 1999

Hello Leann,

     I have just received your beautiful letter today and I’m perfectly enchanted. The designs on your paper letter really catch the eyes. It reminds me of the first picture I saw of you, so much class and style, I couldn’t help but be in awe and felt right away attracted to you.

     Concerning the pictures I’ve sent you, yes, you may keep them. If it can brighten up your day in any way, I’m glad!

     I have sent two of these pictures to the magazine Transformation but I don’t know if they’ll ever publish them at all. Right now, I’m looking at my favorite picture of you, you look great and you are so attractive.

     I have lived my life as a woman mainly from my late twenties to my late thirties, though I guess, the feeling, the mood, and longing for my feminine self was always present in my soul and spirit, and still is today.

     I remember those years as quite exciting and I consider them as my most fortunate ones, the times when my female personality was growing so strong inside of me and pushing outward like a whirlwind to which I just couldn’t resist. There were great expectations, there were dreams, but as you know, reality has a way of catching up with you, most everytime, and that, in anyone’s life.

     I have worked only once while being Annabelle, that was as a saleslady in a boutique. I have quite a few fond memories of that time. At times, my lovers would come to visit me in the back-room and I would make love with them. There was a loveseat, small tables and other accessories to help me relax and have fun.

     Work never was a great stimulant or motivating force in my life, neither was money a great factor. I wanted to succeed at my life rather from a personal than from a career perspective point of view. I have at times succeeded, and sometimes failed. Living my life as a woman has always been the main focus of my life. Music was also very important, singing, playing the guitar, sunbathing, a fine meal, a tasteful wine and anything else that harmonizes with this menu or way of life, including the magic of writing. I guess I could say that I’m happy as there isn’t much chaos nowadays in my personal life. Socially, I guess people will say that I’ve never amounted to much and then my answer will be that A PEACEFUL MIND DOESN’T REQUIRE THE HERCULEAN EFFORT.

     Right now I’m working on a translation of my writings from French to English. I will be including in this letter the first three pages of Annabelle Lange En Femme for your comments; if your wife Sabrina wants to contribute any at all she’s welcome to do so.

     Yes I have occasionally met with couples though more often then not I meet with the husband not the wife (Married men seem to pop up from every limb of the tree, the single guys seem to be hiding in some very dark and obscure corner of the planet).

     Yes, looking back, I guess my sex life has been more than just average on any given day. I’m thankful for that ’cause that was something I wanted very badly, now I’ve had it and I’m happy for it. In, Annabelle Lange En Femme, I write about some of the most exciting meetings that I’ve had with various men, encounters that have taken place mainly in the eighties but also at various times of my life. The pages that I’m sending you are very hot and sexy I suggest you read them while drinking iced tea. I wanted to go back to certain periods of my life before celebrating my fiftieth anniversary, this coming July 21. The last few days have been going in the most terrific manner.

     I have sent the original manuscript of Annabelle Lange En Femme to Paris publishers and of course to Montreal publishers also. Only yesterday I sent the English version to Simon and Shuster, Alfred A. Knopf and Warner Books in New-York and I will be sending some more in the next coming weeks. .

     There are places to go out en femme in Montreal but like any other city, not that many. In any case and specially in the eighties when I use to go out much more often I would always be going out at the Ritz since I was very much welcomed there. Again this is something that I write about in Annabelle Lange En Femme (Rendez-vous at the Ritz).

     Concerning my lovers: well, I guess it’s like in the Beatles song: Some are gone, some remain, some are dead, some are living. A few scattered souvenirs remain just like the fumes of alcohol come back to your head from « the night before » (the Beatles again). I suppose that some of these encounters were quite exceptional, others fell flat, some have stood the test of time, and I guess I could say without any over-complaisance most of them were quite stimulating to say the least.

     In my early twenties I lived with a girl for a couple of years. She died of cancer a few short years after we had separated. Already at that time, the desire to live as a woman was growing within, and of course the urge became just too strong to resist. It was a very slow process, from the taking of hormones, to my first meeting with a man, everything then was so exciting, there was a freshness to it that just never did come back.

                 I guess that’s all for now,

                 Say hello to your wife Sabrina.

                 Lots of love to you both,

                            Annabelle Lange

 (Excerpt from: Chosen Moments From Annabelle’s Life) Annabelle Lange

 

 

 

 

 

 

AU RYTHME DU COEUR

 KEY WEST

     La première fois que j’aperçus Ocean, c’était au Mallory Pier lors du coucher de soleil. Il déambulait sur la plage me parlant de Tennessee Williams comme d’Ernest Hemingway qui tous deux avaient séjournés à Key West. Williams, me dit-il, y avait vécu pendant trente-quatre ans jusqu’en 1983, l’année de sa mort. Hemingway y avait vécu une dizaine d’années à partir de 1931 dans sa maison située à l’angle de Whitehead Street et d’Olivia Street, y ayant effectué quelques séjours à la toute fin des années 20.

     Ocean avait les cheveux blonds, des yeux bleus avec comme un regard perdu ou égaré, portait invariablement un bermuda blanc, une chemise hawaiienne. Perché sur son épaule se trouvait son perroquet qu’il surnommait Dylan. Il buvait constamment de la vodka-jus d’orange. Il avait été au Vietnam, et y avait laissé une partie de son âme. Chaque fois que je pense à lui, les paroles de la chanson A Simple Twist of Fate de Bob Dylan me reviennent en tête: « He hears the ticking of the clocks, and walks along with a parrot that talks… »

     J’étais invitée, je ne sais plus trop comment, à un party sur la plage. On devait y manger et y boire à l’heure du crépuscule afin d’y admirer le coucher de soleil. Il y avait là entre autre un joueur de guitare qui avait chanté la chanson des Everly Brothers: « When will I be loved ». C’est bizarre comment la mémoire fonctionne mais c’est quelque chose dont je me suis souvenu. Il y avait de la bière en quantité, dont l’Olympia, et des vins de Californie et une grande quantité de poulet grillé sur le barbecue.

     Ocean écoutait constamment le disque de Dylan « Blood on the tracks« . C’était un disque fétiche pour lui, et parmi la très grande discographie de Dylan, demeurait son préféré. Il y était resté accroché comme sur un nuage, comme face à un mur que l’on ne peut grimper ou franchir.

     Mais Key West était rempli de personnes singulières comme lui et il ne faisait que se fondre dans le décor. Il était ami entre autres avec une jolie fille nommée Désirée qui était une transsexuelle et qui vivait avec Paul, un peintre naturaliste.

     En cette fin d’après-midi, on ressentait encore la chaleur intense du soleil. Le thermomètre extérieur indiquait plus de 30 degrés. J’étais assise à l’ombre sirotant bien tranquillement un verre de bière, mes yeux se promenant sur la vaste étendue du Golfe du Mexique. Ocean, tout comme moi, admirait la beauté de la nature, indomptable de par sa force si vive et plus qu’omniprésente sur ce petit coin de plage. Je me sentais comme enveloppée et parfaitement protégée sur ce coin de planète, n’ayant d’autre souhaits que d’y prolonger ma vie. Petit point du globe, qui pourtant était pour moi en ce moment une immense oasis.

     J’aperçus Désirée qui s’amenait avec Paul à une table tout près d’où je me trouvais. Désirée était toute menue et ne pesait pas plus de 120 livres et mesurait 5’6″. Ses cheveux étaient d’un roux intense, ses yeux couleur noisette étaient remplis de lumière. Son plus grand bonheur était de partager sa vie avec Paul. Paul, quant à lui, pesait dans les 180 livres et mesurait 5’11 ». Il était doux et affectueux et vivait son bonheur tranquille avec Désirée comme une bénédiction qu’il eut souhaité pour tout autre couple.

– Bonjour Paul, lui dit Ocean. Tu viens assister au coucher de soleil?

– Oui, c’est quelque chose à laquelle je ne peux tout simplement pas résister. Et je vois que la bande habituelle n’a pas manqué son rendez-vous.

– En effet, lui répondit Ocean. Les guitaristes et chanteurs sont déjà arrivés. Il y en avait un, il y a à peine dix minutes qui chantait Mr. Tambourine Man. Ici, c’est encore les années soixante. Le temps s’est arrêté pour prolonger la vie de tous les bohèmes et hippies.

– Oui, quand j’y pense, dit Ocean. Les gens de ma génération finalement ont porté la fleur dans leurs cheveux tant qu’ils ont pu. Le mouvement de paix et d’amour ne semble pas vouloir s’amorcer à nouveau, en cette aube de l’an 2000.

– Peut-être n’avons-nous été que des rêveurs, enchaîna Paul, mais enfin cela mettait du baume sur nos blessures, et nous apportait l’espérance et la foi en l’avenir.

– Ouais, et quel avenir! lança Ocean, sur un ton ironique. Tiens, prends une bière à ma santé et vivent les années de nos vingt ans.

     Alors que Paul et Ocean parlaient ainsi entre eux, Désirée était allée rejoindre Annabelle qui restait parfaitement immobile sous son ombrelle.

– Bonjour Annabelle, comment vas-tu, lui demanda Désirée.

– Tant que je vivrai dans un havre de paix, je me sentirai toujours parfaitement heureuse. Je n’ai pas vraiment le goût de vivre dans le monde mais bien plutôt de m’en retirer.

– Alors, tout le monde philosophe, ce soir, lui dit Désirée. Moi, je ne rêve qu’au plaisir que me procure mon beau Paul. Il me rend tellement heureuse de ce temps-ci, que j’ai peine à le croire.

– Une femme ne pense jamais à autre chose qu’à l’amour, lui dit Annabelle. Le sentiment est le guide le plus sûr de l’amour. Il guide nos pas vers l’objet de notre affection. Le raisonnement ne vaut rien en amour.

– Moi avec Paul, je ne raisonne pas. Je perds plutôt la tête. Enfin la tête, et tout le reste. Alouette, comme on chantait dans le temps.

– Oui, se mit à rire Annabelle. Tu as bien raison. Il ne faut pas argumenter. Il ne faut pas discuter, mais plutôt laisser les choses s’accomplir de par elle-même. A la croisée des chemins, il y a toujours quelqu’un, quelque part, qui nous attend.

     Petit à petit les ombres du crépuscule effaçaient la lumière du soleil. Annabelle aimait l’heure de la brunante, quand les fantômes se mettaient à surgir d’un peu partout et que l’on avait de plus en plus de peine à distinguer ce qui nous entourait. Elle aimait cette sensation de se mouvoir comme dans un autre monde.

     Le soleil était comme une véritable boule de feux à l’horizon et il y avait comme suspendu dans l’air une chaleur intense qui n’avait nulle part où aller.

     C’était comme un véritable cérémonial et chaque soir les gens amenaient leurs victuailles afin de célébrer la beauté du jour dont le rougeoiement explosait en teintes sublimes. Non loin d’où je me trouvais, de jeunes gens avaient ramassé des branches éparpillées ici et là pour en faire un feu de joie. Plus loin un petit orchestre jouait un air endiablé, et une fille dansait et se déhanchait, insouciante de tous les regards qui se tournaient vers elle.

     Notre groupe d’amis étaient tous réunis à une même table et se laissaient bercer par une douce rêverie, le corps rassasié, l’âme vibrante d’harmonie, l’esprit, calme et serein.

– Que diriez-vous d’aller entendre Jimmy Buffet et son Coral Reef Band au Margaritaville Café, s’enquit Annabelle.

– Cela me semble une excellente idée, lui répondit Paul.

– Qu’en dis-tu, Ocean?

– Oui, allons-y, dit Ocean. La musique a toujours été pour moi une grande source d’inspiration.

– Et toi, Désirée, qu’en penses-tu?

– Moi, je danse sur toutes les musiques, répondit-elle simplement.

     Ils se rendirent donc sur la rue Duval où se trouvait le Margaritaville Café. Quand ils pénétrèrent à l’intérieur, l’orchestre était sur scène jouant des airs très rythmés et sur la piste de danse des gens dansaient alors que des lumières stroboscopiques donnaient un mouvement saccadé à chacun de leurs mouvements.

     Alors qu’Annabelle dansait, un homme s’approcha d’elle. C’était un homme d’une quarantaine d’années. Il avait des cheveux de jais et portait une moustache. Il mesurait plus de six pieds et était d’apparence costaude. L’homme la regarda droit dans les yeux et Annabelle se perdit dans son regard. L’orchestre venait de terminer leur prestation et l’on pouvait entendre sortant du juke-box la chanson de Jerry Brown, When April Comes Again. Il se fit comme une entente tacite entre les deux, et ils se retrouvèrent dans les bras l’un de l’autre, dansant un slow des plus langoureux. Un seul regard avait suffi pour les rapprocher ainsi. L’homme avait entouré Annabelle de ses bras forts et vigoureux, et elle s’était enfoui à l’intérieur de son étreinte sans offrir aucune résistance.

     Ah, ce qu’elle aimait s’abandonner ainsi dans les bras d’un homme. Cela lui donnait des frissons de volupté qui secouait tout son corps.

 (Extrait de: Au Rythme du Coeur) Nouvelle – Annabelle Lange

 TO THE RHYTHM OF THE HEART

 KEY WEST

    The very first time that I did meet with Ocean, was at the Mallory Pier, as the sun was setting. He was walking down the beach telling me about Tennessee Williams as well as Ernest Hemingway who were at a time residents of Key West. Williams, he had told me, had lived in Key West for thirty-four years until 1983, the year of his death. Hemingway had lived there for a good ten years starting in 1931 in a house that was located between Whitehead Street and Olivia Street, though he had made previous sojourns in Key West in 1928 among others.

     Ocean had blond hair, blue eyes that looked somehow lost in space. He was invariably wearing some white Bermuda shorts with a colorful Hawaiian shirt. He always had, sitting on top of his shoulders, a parrot which he had nicknamed Dylan. He was constantly drinking some vodka with orange juice. He had been in Vietnam, and had left there, a part of his soul. Everytime that I think about him, the lyrics to Bob Dylan’s A Simple Twist of Fate come back to my mind: »He hears the ticking of the clocks, and walks along with a parrot that talks… »

     I had received an invitation somehow to a beach party. We were to eat and drink and then watch the sun sinks in the Gulf of Mexico. There was a guitar player, among others, who had sung the Everly Brothers tune: »When Will I Be Loved ». The way that one’s memory functions is very odd but that was one thing that I did remember. There was a vast quantity of beer, the Olympia label among others, wines from California, and we had grilled some chicken on the barbecue.

     Ocean was constantly listening to Bob Dylan’s record « Blood on the tracks ». It had been among his top favorites ever since its first release in 1975, and had remained so to this day, in spite of the very large discography that Bob Dylan had to offer. He was hooked on it, as if on a cloud, facing a wall that he could no longer climb or jump over.

     But Key West was full of peculiar people such as Ocean, so he could easily melt into the carnavalesque atmosphere. He had become friend, among others, with a gorgeous looking girl, named Désirée who was a transsexual that lived with Paul, a naturalist painter.

     As the afternoon was nearing its end, one could still feel the intense heat of the sun. The outside thermometer indicated thirty degrees. I was sitting in the shade, nonchalantly sipping a beer, my eyes drifting over the vast range of the Gulf of Mexico. Ocean, just like I did, loved nothing more than nature’s landscape, an indomitable force of which the beauty was omnipresent on this small parcelle of beach.

     I felt somehow wrapped around in a world of peace and calmness, fully protected in my cocoon, having no other wishes than to remain here for the rest of my life. Such a small part of the planet, but nevertheless, at this very moment, a great oasis for me.

     I then saw Désirée walking along with Paul toward a table that was close by. Désirée was of a very slender figure and did not weight anymore than 120 pounds and measured up to 5’6″. Her hair were a very flamboyant red, her dark brown eyes were bright and shining. Her greatest joy in life and blissfulness was to share her life with Paul. Paul weighted at 180 pounds and was 5’11 » tall. He was mild-mannered and very affectionate and enjoyed the quiet days with Désirée as a blessing that he did wish for anyone’s marriage.

– Hi! Paul, Ocean told him, leaning toward him. You’ve come to watch the sunset?

– Yes indeed. This is something that I would not want to miss. And I can see that the usual group haven’t missed their rendez-vous either.

– You’re quite right, said Ocean. The guitarists and singers are already here. Just a very few minutes before you arrived, there was a singer who did a fine rendition of Mr. Tambourine Man. This place here is like the sixties all over again. Time has stopped its course only to give a chance to the bohemia and hippies to hold on to their dreams and fantasies for a while longer.

– It may be so, said Ocean. The people from my generation have worn flowers in their hair for as long as they could. Though the peace and love movement doesn’t stand much of a chance to resuscitate at the dawn of this new century.

• Maybe we never were much more than dreamers, pursued Paul, but at least it did put a balm and healed some of the wounds while bringing us faith and hope in the future.

• Yes, some future indeed, Ocean spoke ironically. Here, take this beer and let’s drink to the times when we were nothing but twenty years old and mostly wishing, for so many dreams to come true.

     As Paul and Ocean were thus discussing the past, Désirée had walked toward Annabelle who was lying down perfectly still under her parasol.

– Hi! Annabelle, how are you, asked Désirée.

– As long as I’m living underneath the skies of this paradise I can’t help but be happy. The world may have plenty to offer, but I’m not much of a taker.

-Well, it seems that everybody is philosophizing tonight, said Désirée. As far as I’m concerned, the only thing that I think about is my beau. These days, he makes me so completely happy that I can hardly believe it.

– A woman never thinks of anything else but love, said Annabelle. Feelings are the ultimate guide to the world of love, romantic or otherwise. It guides our footsteps toward our object of affection. Reasoning is worthless for anything connected with love.

– Well, I certainly do not reason at all with Paul, said Désirée. What goes on in my mind then, rather put my thoughts astray. I then go wild with desires of all kinds and my passion takes over everything else.

• And why not, said Annabelle. You are absolutely right. One shouldn’t argue. One shouldn’t discuss, but rather let things happen at their own pace. When you make it to that particular crossroad, there is always someone waiting for you. The rendez-vous always takes place one way or the other.

• Little by little, the shadows of dusk were chasing away the sunlight. Annabelle loved the twilight time as the ghosts would suddenly appear from everywhere as it was getting tougher to recognize anything in our immediate environment. She loved that impression of moving into some new territory.

     The sun had taken the appearance of an immense ball of fire on the horizon and there was, as if hanging in the air, an intense heat that had nowhere to go.

     It was like a true ceremonial and every night, people would gather on the shore to say goodbye to the dying day as the glowing aspects of the sun would explode in sublime shades. Not very far from where I was standing, some young folks had gathered some scattered boughs to make a bonfire. Further away, a small orchestra was bubbling over with high spirits, as a young girl was responding to their music, dancing and swaying, without a care for all the looks that were riveted on her.

     Our group of friends were all seated at the same table, being rocked away in a soft rêverie, having eated one’s fill, their soul vibrant with harmony, their spirit, calm and serene.

– I just thought of something, said Annabelle, what about going to the Margaritaville Café to hear Jimmy Buffet and his Coral Reef Band?

– That sounds like an excellent idea, answered Paul.

– What do you think of that, Ocean?

– Well, why not, answered Ocean. Music always was for me a great source of inspiration.

– And you, Désirée, are you coming along?

– I dance on all types of music, she said simply. I’ll be going.

     They then left the beach in Ocean’s old Ford to find themselves on Duval Street where the Café could be found. When they got inside the place, the orchestra was already playing at a franctic pace, the dancefloor was full of people as the stroboscopic lights gave the impression of a slow motion in their movements.

     As Annabelle was dancing all by herself, a man got closer to her. He might have been in his forties. He had very dark hair and was wearing a mustache. He was over six feet and was rather large in stature. The man looked straight into the eyes of Annabelle and got hold of her from there. The Coral Reef Band had just got off the stage and out of the juke-box came Jerry Brown’s version of When April Comes Again. Not a word was spoken but there was a tacit understanding between them from the start as they found themselves embracing each other dancing in a very languorous fashion. Only one look had thus brought them together. Annabelle had felt the man’s strong and vigorous arms getting hold of her as she found herself buried in his sweet embrace without offering any type of resistance. She couldn’t think of anything that she loved anymore than that. She felt her body, wrapped in the most voluptuous shivers, shaking with delight.

 (Excerpt from: To The Rhythm Of The Heart) Short Story – Annabelle Lange

 

 

DANCES WITH WOLVES

(Danse avec les loups)

d’après le roman de Michael Blake, Dances with Wolves

Blu-ray 20^th Anniversary

Réalisateur: Kevin Costner. Acteurs: Kevin Costner (Lieutenant John J. Dunbar, Dances with Wolves), Mary McDonnell (Stands With A Fist), Graham Greene (Kicking Bird), Rodney A. Grant (Wind In His Hair), Floyd Red Crow Westerman (Chief Ten Bears), Tantoo Cardinal (Black Shawl). Création de costumes: Elsa Zamparelli. Décors: Jeffrey Beecroft. Scénariste: Michael Blake. Cinématographie: Dean Semler. Montage: Neil Travis. Musique: John Barry. Couleur. 1990. 181 minutes. Version allongée: 236 minutes. Date de sortie: 21 novembre 1990. Date de sortie du Blu-ray: 11 janvier 2011.

     Kevin Costner est le réalisateur de Dances With Wolves et en a fait un film haut en couleur. Ce film restera à tout jamais un jalon très important dans sa carrière, c’est une époque, qui pour lui comme pour tous les protagonistes du film, projettent un regard attendri sur ce moment de leur vie. Non seulement en tant que directeur, mais tout aussi bien en tant qu’acteur, Kevin Costner mérite les plus grands hommages pour cette grande réussite qu’est le film Dances With Wolves. C’est un film vibrant, romantique, plein d’actions, les paysages sont magnifiques, la cinématographie de Neil Semler est une véritable panoplie de tableaux enchanteurs, de couleurs et de teintes qui épousent merveilleusement toutes les saisons. La musique de John Barry accompagne en parfaite harmonie chaque séquence du film. Mary McDonnell dans le rôle de Stands With A Fist possède une présence et un magnétisme très fort tout en sachant bien calibrer la puissance et la force de son personnage. Même chose pour Graham Greene dans le rôle de Kicking Bird, un véritable plaisir dès qu’il apparaît à l’écran, son regard franc et sans faille vous livre le fond de sa pensée d’un seul trait. Rodney A. Grant dans le rôle de Wind In His Hair s’implique avec beaucoup d’ardeur et construit un personnage, fort physiquement mais aussi spirituellement. Floyd Red Crow Westerman qui personnifie le chef Ten Bears est aussi très attachant dans ce qu’il représente de vécu comme de sagesse. Et n’oublions pas Tantoo Cardinal dans le rôle de Black Shawl, tantôt énigmatique mais toujours très perspicace. Les décors de Jeffrey Beecroft ont un air de vérité auquel on ne peut que succomber. La création de costumes par Elsa Zamparelli est aussi exemplaire, et habille, dans le souci du détail, chaque personnage lui donnant une touche d’authenticité forte et bien sentie. Le scénario de Michael Blake est excellent. La cinématographie de Neil Semler ravit votre regard à chaque séquence du film. Au montage, il n’y a pas de doute, que Neil Travis a fait son travail avec la plus grande minutie, et a certainement réussi son pari. Avec ce disque Blu-ray du 20e anniversaire, il ne manque vraiment plus rien. Le film peut maintenant commencer.

(Extrait de: Les Livres et Films de Ma Vie) Annabelle Lange 

  DANCES WITH WOLVES

Based upon Michael Blake’s novel Dances with Wolves

Blu-ray 20^th Anniversary

Director: Kevin Costner. Actors: Kevin Costner (Lieutenant John J. Dunbar, Dances with Wolves), Mary McDonnell (Stands With A Fist), Graham Greene (Kicking Bird), Rodney A. Grant (Wind In His Hair), Floyd Red Crow Westerman (Chief Ten Bears), Tantoo Cardinal (Black Shawl). Costume Designer: Elsa Zamparelli. Production Designer: Jeffrey Beecroft. Screenplay: Michael Blake. Cinematography: Dean Semler. Editing: Neil Travis. Music: John Barry. Colour. 1990. 181 minutes. Extended version: 236 minutes. Date of release November: 21, 1990. Date of release for the Blu-ray: January 11, 2011.

     From the start, Dances With Wolves was a special project for Kevin Costner, clearly motivated by it and that he held dear to his heart. As you listen to the comments made on the Bonus Features of the disc, it is clear that all of the protagonists who were part to the making of this film and great epic, have certainly fond memories of this very special moment in time in each of their individual lives. Kevin Costner has directed Dances With Wolves, making it a most magnificent film, As both an actor and director he deserves the greatest praise for having accomplished the job in making Michael Blake’s book into such a vibrant and romantic film, full of beautiful images, stunning landscape, very touching characters. Throughout the entire length of the film, all of the actors deliver stunning performances, starting with Kevin Costner playing Lieutenant John J. Dunbar and Dances With Wolves, Mary McDonnell as Stands With A Fist whose presence on the screen catches your eyes constantly playing her role with great assertiveness, Graham Greene playing Kicking Bird is certainly one of my favorite character as a philosopher but also a man of action, Rodney A. Grant playing Wind In His Hair with fierceness and decidedly in a very combative mood, Floyd Red Crow Westerman playing Chief Ten Bears is quite touching and a great figure, and let’s not forget Tantoo Cardinal playing Black Shawl who is also quite awe inspiring. The production designer Jeffrey Beecroft does a fantastic job. Elsa Zamparelli as the costume designer is unequalled and has created some very stunning costumes, that needless to say, fit the part. Michael Blake’s screenplay is right to the point. Dean Semler’s cinematography brings the most enchanting visuals, and Neil Travis has certainly done the right thing in the editing room. With this Blu-ray 20^th Anniversary Edition, the joy is complete. Let the show begin!

 Excerpt from: The Books and Films of My Life) Annabelle Lange